Article paru dans le journal « Dos aux Murs » N°1
Mardi 11 septembre, Manuel Valls inaugurait à Saint-Ouen la première « Zone de Sécurité Prioritaire » (ZSP) de france. Ces zones seront d’abord, dans un « esprit de partenariat (1) », des terrains de collaboration entre flics, élus, et associations (!!) avant de se voir dotées d’effectifs de robocops supplémentaires (500 prévus) en 2013. Au final, ce sont cinquante zones qui seront définies l’année prochaine. Si certain.e.s en doutaient encore, les socialos prouvent une fois de plus qu’ils sont aussi rapides que leurs prédécesseurs à agiter la matraque au moindre fait divers en nous persuadant que la sécurité est « la priorité des Français ». C’est promis, les forces de l’ordre « mettront le paquet » dans ces quartiers pour karchériser la racaille.
Deux ZSP ont été sélectionnées sur le territoire de Plaine Commune, au plus grand bonheur des élu.e.s qui se félicitent des moyens donnés au flicage de nos villes. À Saint-Denis, autre ville retenue (quartier Centre-ville/Gare), le conseil municipal avait déjà voté en avril dernier le doublement des effectifs municipaux et le renforcement d’effectifs de police nationale, alors qu’Épinay-sur-Seine est en passe de devenir une des premières villes vidéo-surveillées de france, avec une caméra pour 386 habitants.
Bien sûr, la gauche tente de se démarquer par un vernis humaniste dans le discours. Mais le fond reste le même : en matière de sécurité, droite et gauche, c’est bonnet blanc et blanc bonnet. Et Alain Bauer (conseiller sécurité sous l’ère Sarko), qui s’adapte plutôt bien au changement, reprend du service… auprès de Valls, son pote de toujours, pour qui il a écrit le discours d’orientation.
La seule réponse que donne la Gôche à la misère, c’est plus de flics et de répression ! L’agitation sécuritaire est de mise : après une succession de dispositifs et une alerte Vigipirate maintenue en niveau rouge constant depuis 2005, les ZSP sont une nouvelle manière de nous mettre en état d’urgence permanent, et détourner notre regard des violences de l’État et du capitalisme, sévissant en toute impunité. Non à l’urgence, non à l’État, non à l’état d’urgence !
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(1) Manuel Valls, le 11 septembre en visite à Saint-Ouen. Les
citations qui suivent sortent de la bouche du premier flic de
france.