Article paru dans le journal « Dos aux Murs » N°0
Ce qui se passe à Saint-Denis est à l’oeuvre dans toutes les villes de la petite couronne : expulsion de la barre Balzac à la Courneuve, du squat des Sorins à Montreuil, projet de destruction du quartier d’Ivry port, les exemples ne manquent pas… Derrière le PNRQAD de Saint-Denis ou celui de Montreuil-Bagnolet, derrière les projets de Plaine Commune, derrière les ZAC qui fleurissent ici et là, derrière les projets ANRU qui diminuent le nombre de logements HLM et entraînent une augmentation des loyers, c’est le Grand Paris qui se dessine, avec les conséquences que l’on sait.
Un des acteurs majeurs du processus de transformation urbaine en cours à Saint-Denis est Plaine Commune qui regroupe huit villes : Aubervilliers, Epinay-sur-Seine, La Courneuve, l’Ile-Saint-Denis, Pierrefitte-sur-Seine, Saint- Denis, Stains, Villetaneuse et bientôt Saint-Ouen. Il s’agit d’une intercommunalité visant soi-disant à une coopération entre les villes, qui lui ont donc délégué une partie de leurs compétences. Du point de vue de l’aménagement, c’est elle qui pilote les projets sur l’ensemble de ces villes (ZAC, achats de terrains, transports, implantations d’entreprises…). Ceci nous pousse à réfléchir à une échelle plus vaste que la ville de Saint-Denis, car les politiques de rénovations urbaines sont pensées à une toute autre échelle avec la collaboration de plusieurs municipalités, main dans la main avec l’État et les grosses entreprises privées.
Face à ces politiques de riches pour les riches, des collectifs d’habitant.e.s sont en train de se monter en région parisienne, à Ivry, Bagnolet, Montreuil, Pantin, Paris 18è, 20è et à Saint-Denis.
Dans un premier temps nous souhaitons informer, car les autorités ne délivrent pas toutes les informations et disent les choses à demi-mots. Il n’est donc pas toujours facile de voir quelles vont être les conséquences de ces projets d’aménagement sur nos vies, qui va être touché et comment. Mais il ne faut surtout pas attendre de se retrouver expulsé et d’avoir son logement détruit pour commencer à lutter !
Ces destructions, ces expulsions, ces déplacements ne sont pas des fatalités. Nous avons des moyens d’action que nous pouvons utiliser : grève des loyers, repas de quartier pour discuter de ces projets, permanence pour donner des conseils juridiques et pratiques, résistance physique aux expulsions, occupations de logements vides, etc. Nous pouvons construire un rapport de force pour faire pression sur les conseils municipaux, les réunions de concertation, sur les promoteurs et propriétaires privés, les bailleurs sociaux, l’État, Plaine Commune, etc. Nous vous invitons à venir nous rejoindre pour vous informer, nous organiser et lutter. Ne les laissons pas décider à notre place !