Article paru dans le journal « Dos aux Murs » N°1
Cette chrono n’est malheureusement pas exhaustive. On ne parle ici que des expulsions « massives » et visibles. Par manque de place, on ne parlera pas des expulsions de logement « individuels », des délogements forcés par cessation de bail dans des immeubles ciblés par les plans, etc. La liste est longue, mais cet aperçu donne à voir la violence de la situation.
30 novembre 2011 : Expulsion d’un immeuble situé au 11 rue Dezobry. Une partie seulement des habitant-e-s sont relogé-e-s… provisoirement, dans un hôtel de la banlieue sud de Paris, à plus d’une heure de transport des écoles des enfants et des lieux de vie des habitant-e-s.
7 décembre 2011 : Expulsion du 76 rue Gabriel Péri. Quelques personnes sont relogé-e-s provisoirement dans des chambres d’hôtel des villes alentours, la grande majorité est laissée sur le trottoir.
8 décembre 2011 : Les expulsé-e-s du 76 rue Gabriel Péri installent un campement devant la mairie. Ils et elles exigent leur relogement. Le 11 janvier 2012, le Tribunal administratif de Montreuil confirme la décision d’expulsion du campement, demandée par la mairie de Saint-Denis. Le campement restera finalement installé jusqu’au mois de mars.
15 février 2012 : Immolation d’une femme dans le hall de la mairie, suite à des problèmes de logement. Dans un communiqué, le maire déclare alors : « Son acte désespéré crie l’urgence de mesures en faveur du droit à l’hébergement et au logement, au moyen de la réquisition immédiate des logements vides publics et privés. »
4 mars 2012 : Occupation du 2 chemin du Cornillon, à La Plaine Saint-Denis. À la demande expresse de Plaine Commune Développement, les occupant-es sont expulsé-e-s de l’immeuble le lendemain.
21 mars 2012 : Violences policières et poursuites judiciaires contre des personnes venues rencontrer Stéphane Peu, adjoint en charge du logement à la mairie de Saint-Denis. Celui-ci a refusé d’honorer le RDV et a fait appel à la police pour faire sortir les personnes.
21 août 2012 : Expulsion du 59-61 rue Charles Michel. Certain-e-s des habitant-e-s ne sont pas relogé-e-s.
8 septembre 2012 : Incendie meurtrier au 39 rue Gabriel Péri. Face à l’absence de solution d’hébergement, les ancien-ne-s habitant-e-s occupent la Basilique, le 12 septembre 2012. Les sinistré-e-s sont actuellement hébergé-e-s à l’hôtel Sovereign, à Saint- Denis, jusqu’à fin octobre. Et après ?
19 septembre 2012 : Expulsion d’un immeuble rue Viollet le Duc, dans le quartier de la gare. Encore une fois, une partie des habitant-e-s n’est pas relogée.
Qu’en est-il de ces fameuses « réquisitions immédiates », évoquées par le maire ?!