Occupation : ouverture de la maison Cornillon à Saint-Denis

Expulsions, destruction des quartiers, chasse aux pauvres…

Il n’y a pas de fatalité, agissons COLLECTIVEMENT !

Saint-Denis a été le théâtre cette hiver d’expulsions laissant une cinquantaine de personnes à la rue sans qu’aucune solution viable de relogement leur soit proposée. La seule réponse de l’État et de la municipalité est un hébergement d’urgence de quelques jours par le 115 aux quatre coins de l’Île-de-France, dans des hôtels miteux où faire chauffer du lait pour nourrir son bébé est interdit.

Mercredi 15 février, une femme hébergée dans ce type d’hôtels, en attente d’un logement stable, s’est immolée dans le hall de la mairie. Elle est décédée le lendemain. « Son acte désespéré crie l’urgence de mesures en faveur du droit à l’hébergement et au logement, au moyen de la réquisition immédiate des logements vides, publics et privés » s’est empressée de réagir la mairie dans un communiqué.

Nous avons donc décidé de prendre la mairie au mot, en occupant un immeuble laissé vacant par Plaine Commune Développement, société d’économie mixte présidée par Patrick BRAOUZEC, député communiste et président de la communauté d’agglomération « Plaine Commune ». On nous dit que les communes manquent de moyens et que l’État est le seul responsable de la situation du logement, mais ces mêmes communautés d’agglo ont les compétences en matière de logement et les moyens existent : les grands chantiers de rénovation et le projet du Grand Paris impliquent des millions d’euros d’investissements au profit des grandes entreprises : aides publiques pour l’implantation de sièges sociaux de grands groupes (Arcelor, SFR, la SNCF et bien d’autres, qui n’hésiteront pas à nous laisser crever de faims quand la situation économique des Etats-Unis ou de la Grèce arrivera en France), Programme national de requalification des quartiers anciens dégradés (PNRQAD) à Saint-Denis, comme à Montreuil ou Bagnolet… Derrière ces plans se dissimule, à peine, une volonté politique de transformer radicalement les anciennes banlieues rouges de la petite couronne, en virant les pauvres, pour en faire des quartiers aseptisés pour familles plus aisées. Qui nous fera croire que la construction d’un centre nautique olympique, financé par Plaine Commune à hauteur de 15 millions d’euros, profitera aux plus pauvres ?! Pour ces dernier.e.s, expulsions, augmentation des loyers, réduction du logement social. Ils nous dégagent et réaménagent…

Le 15 mars prochain, la trêve hivernale prendra fin et plus de 1500 personnes sont menacées d’expulsions rien que sur la ville de Saint-Denis. N’oublions pas non plus qu’après cette date, les gens continuent de souffrir d’une misère que l’on tente simplement de repousser. Face à cette situation et aux drames qui se jouent tous les jours, nous, précaires, chômeur.euse.s, mal logé.e.s, squateur.euse.s, habitant.e.s, refusons la fatalité et décidons d’agir « au moyen de la réquisition immédiate des logements vides, publics et privés », mettant ainsi les municipalités devant leurs responsabilités !

Nous voulons faire de ce lieu un lieu d’habitation pour celles et ceux qui en ont besoin, mais aussi un lieu de vie, de lutte et d’entraide, indépendant de toute appartenance partisane et syndicale.

Nous appelons les habitant.e.s du quartier et d’ailleurs, qui se reconnaissent dans ce projet à nous soutenir et nous rejoindre dans cette lutte.

Samedi 3 mars à 15 heures : Ouverture du 2, chemin du Cornillon suivie d’une Assemblée générale à 18heures (AG sans les media)

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